Mieux vaut tard que jamais

Le design pour la créativité du quatrième âge

MÉRIENNE Anne
2017
ÉSAD
Orléans

Abstract

Créer, voilà la grande délivrance de la souffrance, voilà ce qui rend la vie légère. » Friedrich NIETZSCHE
La question de la créativité et de ses éventuels bienfaits m’est apparue comme un fil rouge concernant à la fois le designer et n’importe quel autre humain, du plus jeune au plus âgé. Ainsi s’est imposée à moi la problématique suivante: comment le designer peut-il contribuer à maintenir la créativité d’une personne âgée atteinte par exemple de démence sénile? Comment tirer profit du vécu, des capacités d’une personne âgée troublée par des pertes de toutes sortes, des changements de comportements et ainsi contribuer à l’efficience du soin? Comment, en restaurant des sensations de plaisir, parfois un sentiment d’utilité, contribuer en tant que designer à diminuer les phénomènes d’exclusion de « l’autre différent »? À partir de l’observation d’ateliers animés par des professionnels (aides-soignants, ergothérapeutes, psychomotricienne) dans un centre d’accueil de jour Alzheimer à Paris, puis de la réalisation d’ateliers menés avec une dizaine de personnes âgées, j’ai affiné mon analyse des problématiques d’espace avec l’intention d’améliorer la circulation et la communication. J’ai imaginé une signalétique, déclenchée par la visibilité de mains courantes, amenant les personnes âgées, grâce au maintien de ces barres, à observer l’espace qui les entoure et à visualiser par une signalétique murale la suite des éléments. Ces mains courantes, outre leur fonctionnalité habituelle qui permet à la personne de se tenir pour avancer, pourront recevoir des plantes, des objets et deviendront un espace dédié aux réalisations des ateliers créatifs au sein du centre d’accueil. Ce projet collaboratif, en pleine conscience de vouloir faire changer les choses, apporte aux personnes participantes, en décentrant les problèmes de maladie, une valorisation de leur potentiel créatif et de leur bien-être.