SEGARD Margaux
ESAD Valenciennes
Valenciennes
sous la direction d’Elizabeth Hale et Richard Pereira de Moura
Abstract
Par des recherches sur les normes et les réalités, l’intérieur et l’extérieur, les hommes et les femmes, le design et le féminisme, on s’aperçoit que le design a été très versatile dans ces milieux. Les normes régissent à la fois notre identité mais aussi notre déambulation dans les espaces de vies inté- rieurs et extérieurs. Ces normes sont basées sur l’hétéro-normativité, c’est-à- dire une bi-catégorisation de l’être humain sur le sexe biologique. Après tout, concevoir des normes pour obtenir un milieu homogène est discutable, cependant cette hetéro-normativité a des effets de subordination sur les minorités, dont les femmes. D’après ce constat, ce mémoire interroge le rôle du design en tant que vecteur de domination ou d’émancipation entre les hommes et les femmes. Effectivement, les designers, architectes et urbanistes ont basé ces normes sur le canon humain : l’homme. Toutes morphologies ne correspondant pas à ces critères sont par conséquence discriminées. Par une étude de la place de la femme dans ces espaces intérieurs et extérieurs, nous apercevons des espaces inégaux construits sous l’égide de la masculinité hégémonique. Par la compréhension de ces notions, et la réalité qu’impose la perception de nos corps dans les différents espaces, ce mémoire cherche à énoncer une pratique du design qui permettrait de changer la racine des rapports de domination, plutôt qu’en soigner les conséquences.
Méthodologie
Le terme de rencontre vient ici se poser entre les hommes et les femmes, la rencontre entre ces deux sexes. Ils se ressemblent et a la fois sont diamétralement opposés, mais avant tout ils forment une individualité.
Lors de mes recherches pour alimenter mon mémoire, j’ai assisté a un colloque mené par l’IREV (centres de ressources Politique de la ville en France), sur comment renforcer la prévention des discriminations et l’égalité homme femme dans la politique de la ville. Une démarche qui me paraissait alors très interessante, qui mêlait à la fois conférences et tables rondes. Cependant, les conférences, traitait de généralités et de fait statistique, qui ne répondait en rien a la question posé, et pire les tables rondes , qui devait a la base faire émancipé de nouvelles idées, restaient positionner dans des schémas patriarcaux profond. Assise a l’une de ses tables rondes, j’écoutes des femmes gérantes d’association pour la réinsertion à l’emploi, parlementer sur leur actions menées, mais toutes accentuaient les rapports genré au travail “on ne peut laisser les femmes faire un travail d’homme” , les propos s’accumulent. Un entrepreneur blanc et de bonne famille coupe la parole à l’une des femmes et commence à avancer que la solution pour la réinsertion a l’emplois est de financer le permis de conduire afin que ce soit plus simple au niveaux de la mobilité, je rétorque alors que la voiture n’est pas le seul moyen pour se déplacer, et étant donné la conjoncture actuelle qui veut s’émanciper de la voiture, il serait plus interessant de s’intéresser a d’autres pratiques , l’homme me coupe , en me demandant de me présenter, je lui expose alors mon identité, et lui explique que je suis étudiante en master aux beaux arts en design : c’est le drame, c’était la seule chose a ne pas dire, les regards que j’avais attiser lors de mon interventions, ont disparus , montrant alors que mon propos était devenus illégitime, par le regard de l’homme qui me rabaissait “car je n’avais pas a parler”, et en plus de cela, j’étais une “illuminée” car j’étais aux beaux arts. C’est alors que machinalement alors que j’avais position d’actions dans le débat, je m’aperçois a devenir simple spectatrice à écouter des absurdité, qui ne font en rien avancé le débat sur la question posée.
Être, c’est être perçue.
Nous traversons tous à un certain moment de nos vies des expériences qui nous amènent à questionner voir reconsidérer notre existence. Pour ma part, le jour où j’ai été diagnostiquée d’une maladie me rendant inapte à porter un enfant, j’ai entrepris un nouveau rapport avec mon corps. Jamais jusqu’à ce moment précis, je n’avais pensé à l’éventualité d’avoir un enfant. Ce diagnostique m’a forgée, m’obligeant à questionner à la fois mon avenir et mon identité en tant que femme. Mon corps est-il toujours celui d’une femme par définition, si je ne peux procréer ? Savoir qui nous sommes et comment nos corps sont perçus dans les espaces, est un questionnement qui m’interroge particulièrement, et qu’il me semble important de traiter au vu de la recherche en design et pour cela, le féminisme est un outil indispensable. Il affirme la posture de la femme dans notre société afin que n’importe qu’elle femme puisse s’affirmer en tant qu’être humain à l’égal des hommes. Cependant et malgré des années de luttes, cette minorité, qui n’est pas une minorité en terme de nombre, est actuellement encore sujette à des discriminations corporelles et spatiales. La différence des sexes n’est cependant pas une question parmi d’autres, elle est plutôt un des éléments structurants du fonctionnement de la société. Les espaces de toutes les sphères de cette société, dont nos corps sont les explorateurs, ont, pour la majorité d’entre eux, été conçus historiquement par des hommes. Auraient-ils pu être différent, si leurs conceptions avaient été réfléchies par des femmes ? S’il a été prouvé que les hommes viennent de Mars, et les femmes de Venus (John Grey) la vision formelle de la femme et celle de l’homme peuvent avoir son influence sur la conception. La morphologie de notre monde n’est pas un objet figé, mais plutôt en mouvement perpétuel. Au regard des mutations sociologiques et sociétales, nous restons ancrés dans un système de normes établies qu’il semble important d’interroger afin de comprendre la configuration de nos espaces de vie ainsi que leur rapports aux corps.Vis à vis de ces notions, le design a été très versatile.
Ainsi savoir si le rôle du design a été de perpétuer les rapports de domination entre les hommes et les femmes, ou s’il a été en mesure de les émanciper, n’est pas une question de séparatisme entre les genres. Il s’agit plutôt de les rassembler afin d’éviter ces inégalités.
Par la compréhension des théories sur le genre et les normes, ainsi que nos espaces de vies intérieur et extérieur. Assimiler le panel de connaissances permet de voire toutes les options qui s’offrent a nous et lesquelles sont a privilégier sur la construction de notre société, il ne s’agit pas de dire qu’une option est meilleure qu’une autre mais plutôt d’être objectifs et démontrer que le choix d’une orientation a amené a des conséquences à la fois positive et/ou négative qui influe notre présent quotidien. Cette historicité de choix à amener le design a se positionner en vue de soigner les conséquences de ces actions plutôt que d’aller à la racine du problème. Parfois même en accentuant les inégalités, alors qu’il pensait les soigner. la responsabilité du designer est a décriée vis a vis de cette pratique du corps dans les espaces.
Ce mémoire est centré sur l’histoire occidentale a la fois européenne mais aussi britannique et américaine.
Mémoire disponible ici