Catégories
Non classé

Habiter la rue

TRICAUD Caroline
ENSCI Les Ateliers
Paris
sous la direction de Lucinda Groueff
2021

Abstract

Paris, XIIIe arrondissement. Au pied des tours qui dominent le quartier, entre les passants qui se pressent, certains sont immobiles. Ceux qu’on appelle Sans Domicile Fixe. Un nom paradoxal pour désigner les seules personnes fixes dans cette ville en mouvement. L’un est installé au tram depuis deux ans, l’autre connait tous les voisins. Ils habitent la rue.

Comment est-ce que l’absence du domicile modifie leur relation à l’espace, aux autres et à eux-mêmes ? À travers ce documentaire vidéo, leurs témoignages résonnent avec des ambiances de la ville, des espaces qu’ils domestiquent et des fragments de leur quotidien.

Méthodologie

Pour mon mémoire, je choisi de réaliser un documentaire pour rendre visible des personnes invisibilisées : ceux qu’on appelle les SDF. Le choix de la forme du documentaire vidéo s’impose à moi pour différentes raisons. D’abord pour faire résonner les témoignages des personnes sans-abri avec des ambiances de la ville, des aspects de leur vie quotidienne ou des espaces qu’ils ont aménagés. Le format vidéo est aussi le meilleur support pour toucher le grand public et donner à voir le quotidien, les difficultés et les aspirations des personnes sans-abri du XIIIe. Je considère que leur absence dans les représentations culturelles et médiatiques est problématique, car elle contribue à les invisibiliser. Enfin, le medium vidéo, par ma manière de filmer -cadrage rapproché, rythme lent, entrée en douceur dans l’univers de chaque personnage- vient créer une proximité entre les personnages et le spectateur que j’invite à une promenade dans le quartier, d’une personne à une autre, pour écouter leurs témoignages et passer du temps avec eux.

Je choisis le XIIIe arrondissement de Paris comme territoire d’enquête. Je fais depuis quatre ans des maraudes dans ce quartier avec l’association « Dans Ma Rue », ce qui me donne une bonne connaissance du terrain.

Les deux mois de confinement en mars-avril me permettent de mener une phase de recherche durant laquelle j’explore mon sujet à travers des lectures sur la notion de « chez-soi », l’espace public ou encore la relation des personnes sans-abri à leur corps.

Le documentaire :