
Accompagner l’allaitement par le design
BOUGHATTAS Sarra
2019
Université II Jean Jaurès
Toulouse
abstract
L’histoire du sein remonte à bien loin, au début de l’humanité : tantôt cachés, tantôt dévoilés, loués ou méprisés, les seins féminins ont été menés par tous les bouts. Un organe comme un autre pour certains, un objet de désir pour beaucoup et un symbole de maternité pour d’autres, c’est sur la poitrine de la femme que j’ai centré ma recherche au cours de cette troisième année de licence en Design, Prospective et Société. C’est pourtant ce sein dit « maternel » qui a retenu toute mon attention, tant les besoins y étaient grands. Le lait maternel, un jour conseillé puis désapprouvé, avant d’être à nouveau recommandé, pour finalement être remplacé, revient petit à petit pour les femmes comme un besoin de retour à la nature et de maternage proximal avec son enfant. Cependant, si allaiter, que ce soit par son sein ou grâce à un biberon, peut être un moment de complicité, il peut cependant devenir un vrai calvaire lorsque des problèmes s’y interposent. Comment améliorer les conditions d’allaitement d’une jeune maman ? Comment lui donner les clés pour réussir son allaitement ? Accompagnée de professionnels de santé et d’encadrants pédagogiques, c’est ce que je tenterai de résoudre tout au long de ce travail de mémoire.
Retour d’expérience
L’allaitement n’était pas mon sujet de prédilection. En effet, j’avais envie de m’intéresser aux femmes, à l’image de la poitrine dans la société, aux problèmes qui y sont liés etc. Cependant, nous étudiants en design, nous sommes constamment tiraillés entre ce que nous avons envie d’apporter dans un sujet, et ce que le sujet nécessite vraiment. Lorsqu’on met en avant un problème, il y a des solutions plus évidentes que d’autres qui ne correspondent pas toujours à ce que nous avons envie de faire. En effet, ce qui revenait souvent dans l’allaitement est le manque d’accompagnement. Un accompagnement graphique était ce qui était le plus évident, même si ce n’est pas forcément ce que je préférais faire. Cependant, le travail du mémoire est un travail de recherche et de collaboration, je considère que le designer est au service des problèmes et doit proposer des solutions, quelque soit le type de design que cela implique, et je le pense toujours, un an après avoir fini de l’écrire.
L’intérêt que j’ai porté aux femmes s’est confirmé dans la suite de mon travail. Même si j’ai une formation en design, j’ai pris goût à l’illustration pendant l’écriture de mon mémoire, et depuis j’ai développé cette pratique. J’ai créé un compte instagram où j’y poste mes illustrations qui compte maintenant plus de 1000 abonnés, ouvert une boutique en ligne, et participé à plusieurs expositions-vente à Toulouse. L’écriture du mémoire a nourrit mes pensées féministes, développé mon sens critique et je pense pouvoir dire aujourd’hui que je suis une artiste engagée et ce grâce au travail que j’ai réalisé pendant cette année de mémoire.